Vers la côte est, de Nelson à Kaikoura

Vers la côte est, de Nelson à Kaikoura

Aujourd'hui est un jour de voyage : on reprend le bus de Nelson à Picton puis train de Picton à Kaikoura où nous espérons voir des baleines demain !

Le réveil été assez tranquille ; il fait savoir que quand on dit "grasse matinée" cela signifie qu'on ne met pas le réveil à 6h ou plus tôt ahah. Aujourd'hui c'était 8h (grand luxe !) mais nous nous sommes réveillées avant. C'est vrai qu'on peut qualifier ce voyage de beaucoup de choses (magnifique, merveilleux, exceptionnel, étonnant, à nul autre pareil etc. etc.) mais pas reposant ! Côté farniente, on a quand même réussi à prendre le temps de faire quelques parties de Qwixx et à avancer dans notre lecture de La Garden Party et autres nouvelles de Katherine Mansfield (malgré une traduction atroce...mais qui donne envie de le relire ensuite en version originale !)

Aujourd'hui donc, nous sommes parties de Nelson à 9h45. Notre chauffeur est silencieux cette fois mais nous retraversons de toute façon des paysages déjà vus. On se régale néanmoins de ces collines aux cinquante nuances de vert.

La qualité des photos est pas top, c'est l'inconvénient du bus !

On croise quelques moutons, motels, vaches, rivières, haies d'agapanthes, avec toujours en arrière plan les plantations de pins qui font tourner l'économie de la région de Nelson (avec les pommes). Dans l'Abel Tasman par contre on fait la chasse aux pins sauvages : on perce un trou dans le tronc et on y injecte du poison, cela explique pourquoi on croise parfois des arbres morts ou moribonds sur le chemin. 

À nouveau, Havelock la capitale de la moule verte nous salue

Depuis le début de notre voyage, un panneau particulier a attiré notre attention. Il s'agit du "Fire season status", une jauge du vert au rouge qui indique si les feux sont possibles, restreints ou interdits dans la région. À Rotorua la flèche pointait sur "possible" mais aujourd'hui, avec les jours de grosses chaleurs qu'on vient d'avoir dans le coin, elle est dans la zone rouge "prohibited" sur les panneaux que l'on voit vers Blenheim.

Nous arrivons à Picton vers midi, le temps de faire une pause déjeuner au Subway local, encore quelques emplettes à l'i-site (on en profite car on manque un peu de temps pour chercher des cartes postales et souvenirs) et on enregistre nos bagages pour notre aventure suivante : le Coastal Pacific ! (Là les yeux de Julie brillent d'émotion)

Pour celles et ceux qui ne le savent pas, il s'agit d'un train qui circule sur la côte est de l'île du Sud, de Picton à Christchurch, et qui est doté de grandes vitres et d'un wagon sans vitre afin de profiter au maximum du paysage, paraît-il, magnifique ! Nous nous arrêtons aujourd'hui à Kaikoura mais nous le reprendrons demain pour rejoindre Christchurch.

Voici notre itinéraire de l'après-midi 

C'est vraiment à l'ancienne ou comme dans un aéroport : il y a un compartiment dédié aux bagages ! Comme nous nous arrêtons à Kaikoura nous avons droit à une étiquette violette.

Plutôt confortable, ce train !

Nous nous élançons ! Le train siffle à chaque intersection avec une route et visiblement, on croise beaucoup de routes. À peine sortie de Picton, la loco entreprend de nous faire monter. Ça ralentit et ça serpente ! Le paysage est très aride, jaune, rocailleux et sec. Les animaux que l'on croise, moutons et agneaux, daims, s'enfuient à toutes pattes à notre bruyante approche. Seules les vaches observent placidement la chenille de touristes.

Troupeau de daims à l'horizon !

Arrêt à Blenheim où de nouvelles personnes montent à bord, mais nous sommes quand même seules dans notre carré. Youpi ! Des écouteurs sont mis à disposition car il y a un commentaire audio le long du trajet. Bon il coupe un peu de temps à autre mais voici une histoire que Marie a pu noter pendant que Julie faisait 150 photos depuis la voiture à l'air libre : nous passons à côté de la ville de Seddon. La ville a été renommée suivant un premier ministre célèbre de Nouvelle-Zélande, Richard Seddon surnommé "King Dick". Durant son mandat, beaucoup de lois sociales sont adoptées, dont le droit de vote des femmes en 1893 (auquel lui-même était opposé !). La Nouvelle-Zélande étant le premier pays au monde à l'accorder, on la considérait à l'époque comme un "laboratoire social".

On passe ensuite dans une zone de marais salants, très grands, rien à voir avec Guérande. La production est seulement à 5% destinée à un usage domestique. On distingue ça et là une couleur rose de l'eau qui est due à une algue particulière qui se développe dans les milieux très salins.

On arrive à l'océan ! On voit le Chili au loin, en tout petit bien sûr ! Entre le train et la mer, une petite largeur de terre bosselée, couronnée d'herbes sèches et de sable gris foncé, on aperçoit de temps à autre sur la plage des tipis de bois flotté. On ressort toutes ébouriffées de nos sorties dans la voiture à l'air libre mais on apprécie les odeurs de pins et d'embruns.

Si on détourne le regard de l'océan, on voit s'élever de l'autre côté du train les Kaikoura Mountains. On apprend que le pic le plus élevé est Tapuae-o-Uenuku ("empreinte d'arc-en-ciel"), qui dépasse même le mont Ruapehu que l'on a vu sur l'île du Nord, et que sir Edmund Hillary l'a grimpé pour s'entraîner avant d'aller gravir l'Everest.

A l'arrivée vers Kaikoura, on distingue aussi plusieurs taches noires et luisantes sur des rochers que l'on soupçonne fort d'être des phoques à fourrure. 

Bref, on arrive échevelées mais ravies à notre destination. Après avoir récupéré nos sacs à dos, nous rejoignons notre motel à une dizaine de minutes de là. La chambre a l'air super confortable mais au grand dam de nos jambes fatiguées, un autre programme nous attend ! À une heure et demie de marche, se trouve une colonie de phoques à fourrure que Julie avait déjà été observer lors de son premier voyage. Le temps de retrouver les jumelles et de se délester de quelques affaires et on repart aussi sec sur la route, à 17h tapantes.

Vue depuis le chemin 

Dommage, c'était fermé !

Le vent souffle pas mal et une bonne partie du trajet se fait sur du bitume mais la promenade n'est pas désagréable. Nous longeons l'océan, passons par un coin de pêcheurs puis une bâtisse du 19e siècle, Fyffe House, survivante de la colonie baleinière qui s'y était installée, observons déjà quelques oiseaux aux jumelles (notamment pour essayer de trouver le cormoran local).

Un panneau nous indique que nous touchons au but :

Mais arrivée sur le parking dédié, Julie est déçue : aucun phoque à l'horizon... La mer étant quasiment à marée basse, nous décidons de descendre sur les rochers pour nous promener un peu plus loin. Ça y est, une première masse sombre est repérée sur un rocher au loin ! Jumelles et appareil photo en main, on s'extasie.

On en trouve encore quelques uns. Puis une dame nous alpague, si on cherche des phoques il faut aller plus loin, il y en a que l'on peut voir de très près et même des bébés ! On continue donc et on tombe effectivement sur un rocher sur lequel se prélassent une dizaine d'animaux dont des petits. Ça dort, ça se sèche au soleil museau et moustaches au vent, ça se glisse dans l'eau pour nager, ça fait son yoga du soir... Un régal !

Un petit aperçu mais celles prises avec l'appareil photo sont évidemment bien mieux, il faudra attendre le diaporama d'1h30 que nous ferons au retour ^^

On reste bien une demie-heure à les contempler.

Mais il faut bien repartir car le même trajet nous attend en sens inverse et il va falloir trouver de quoi se sustenter avant la nuit.

On croise les doigts pour voir des baleines demain !

Vue de notre chambre, bonne nuit Kaikoura !