
Tout schuss tout Schloss
Cet hiver, moins loin que la Nouvelle-Zélande mais tout aussi exotique ou presque, on vous emmène à Berlin !
Nous profitons de la mise en service du train direct depuis Paris pour sauter dedans à Strasbourg et bénéficier d'une remise de deux petites heures sur les 8h totales qui composent le trajet. En arrivant sur le quai nous nous retrouvons côté à côté de quelqu'un qui tient en laisse non pas un labrador mais... un mouton !
Richard attend paisiblement son train, inconscient des flashs qui crépitent autour de lui
C'est l'attraction de la police des frontières et de tout le monde en fait. Tandis qu'on attend qu'une personne veuille bien nous céder nos sièges, le train entier semble venir prendre une photo de Richard, étalé dans le couloir. Étant assises juste derrière sa maîtresse, on a toute l'histoire de ce roadtrip européen commencé en Pologne. On ne saura pas la suite de leur périple cependant car ils nous quittent à Karlsruhe.
La neige et la glace nous accueillent à Berlin. Après quelques arrêts de S-Bahn, nous déposons notre bagage à l'hôtel puis nous allons (en essayant d'éviter les glissades) dans un des restaurants du coin les mieux notés. On se dit qu'avec un italien on est rarement déçues... eh bien les probabilités ont été déjouées ! C'est parquées dans une annexe peu chauffée du restaurant (une ancienne agence immobilière !) que nous avons bu notre Sprtiz de plastique et mangé une pizza à peine cuite (les lasagnes de Marie n'étaient pas si mal). Joyeuse saint Valentin malgré tout !
Sommes-nous suffisamment équipées ?
Ce matin c'est Potsdam et son extravacoquet château Sans Souci qui nous attendent sous de petits flocons qui virevoltent. Nous arrivons en avance sur l'horaire réservé mais on nous laisse gentiment rentrer après que Marie nous a excusées dans un allemand parfait.
Sous un ciel bleu c'est encore plus sympa
Nous écoutons religieusement l'audioguide en déambulant de pièce en pièce à la découverte des goûts rebelles de Frédéric II qui a son style rococo à lui : faire sortir animaux et motifs floraux hors des murs et faire se rejoindre nature et interieur avec harmonie et kitsch (mais surtout pas mal de kitsch !).
Des putti en galère d'accrochage de fleurs pour la salle de bal
Avec notre billet nous étions censées pouvoir visiter d'autres bâtiments mais ils étaient tous fermés. De dépit nous nous promenons dans les jardins où la neige crisse sous nos pas tandis que quelques luges profitent des pentes du palais pour prendre de la vitesse. Des petits cours d'eau gelée ont pétrifié des branches au duvet neigeux. Les canards ont réussi à se ménager un accès à l'eau libre malgré tout.
Partout dans le parc des cabanes de bois protègent les statues. Astucieux ! Nous allons jusqu'au pavillon chinois (fermé aussi !) puis reprenons le bus en direction du centre ville de Potsdam.
Une statue est sortie de sa boîte. Saurez-vous la retrouver ?
A notre descente du bus, surprise ! Bon il y a bien la CDU qui tracte à coup de bulles de savon devant l'hôtel de ville portant l'inscription "Ceci n'est pas un château" (en français dans le texte) mais surtout, devant l'imposante église St Nicolas, un rassemblement aux nombreux drapeaux gays ! Les prises de paroles s'enchaînent sans qu'on arrive à bien comprendre mais on se dit que ça fait partie des manifs anti extrême droite avant les élections.
Ceci n'est pas un château non plus
Nous mangeons dans la gare-centre commercial avant de retourner à Berlin par le S-Bahn qui avance en fendant un paysage mi urbain mi forestier drapé d'un peu de neige. Un changement plus tard et nous voilà à Potsdamer Platz où une foule joyeuse et colorée occupe toute la route. C'est la même manif qu'à Potsdam mais avec beaucoup plus de monde et des bus avec sono à fond !
Une foule plus dense qu'à Potsdam
On participe un peu en zigzaguant entre petits, grands drapeaux, pancartes et autres déguisements de dinosaures (authentique) pour se mettre au chaud à la Neue Nationalgalerie.
Une des affiches de la manif posée devant le musée
Des oeuvres d'art moderne font causette, tantôt abstraites, tantôt tenant du réalisme plutôt classé à l'est. Outre un portrait de Mao se transformant (trèèèès lentement) en étoile rouge, nous faisons la connaissance de quelques artistes, notamment Anna et Bernard Blume qui ont photographié un magnifique lancé de patates et Gerhard Richter au style varié, tantôt rangé, tantôt plus brouillon, tantôt à colorier des photos insoutenables. Ça a l'air ironique mais c'était de belles découvertes !
La série est intitulée Kitchen Fever (un petit côté Overcooked à notre avis)
En sortant nous passons à la Staatsbibliotek qui est un peu l'équivalent de la BnF, tant par son usage que par son architecture un poil... bétonnée. Nous ne trouvons pas l'expo que Marie avait vue donc tant pis, direction la porte de Brandebourg avec un petit crochet par la Potsdamer Platz !
Il commence à faire nuit et le froid s'intensifie mais on se décide à remonter l'avenue Unter den Linden jusqu'à l'Alexander Platz, non loin de la tour de télévision. C'est à peu près 2km au cours desquels nous avons la fierté de ne pas être tombées sur la neige glacée tassée sur les trottoirs et avons croisé l'opéra, l'île aux musées, la cathédrale et un autre bâtiment de la bibliothèque nationale... celui où il y a la fameuse expo ! La ressemblance avec le site de Richelieu est frappante mais comme il est bientôt 18h l'expo va fermer. On essaiera peut être demain !
Deux styles de foi se partageant l'horizon
Le froid nous presse, nous allons donc saluer l'horloge de l'Alexanderplatz où Jason Bourne ne nous a pas attendues avant de retourner dans notre quartier.