Rotorua, entre Maoris et oeuf pourri

Rotorua, entre Maoris et oeuf pourri

Grasse matinée ce matin, enfin pour Marie, car Julie s'est encore réveillée aux aurores et a préparé le petit déjeuner : banana bread et petits gâteaux délicieux préparés par notre hôte, Warwick 😊

A 9h45, nous voilà parties. Marie et Warwick nous emmènent en voiture vers Whakarewarewa, the living maori village. Nos charmants hôtes septuagénaires viennent d'Auckland et ont commencé leur Airbnb l'année dernière, après avoir fait leur voyage de noces dans l'île du Sud en ayant logé dans plusieurs Airbnb. En rentrant ils ont voulu proposer la même chose (qui est, comme vous l'aurez compris, la version chaleureuse du Airbnb !).

À l'arrivée au village maori, il y a foule. Même Marie et Warwick en sont étonnés. Nous apprendrons plus tard la cause : une grande compositrice de musique et chants maoris est décédée et des personnes du pays tout entier viennent lui rendre hommage dans le marae, la maison commune (apparemment ça dure 3 jours !). C'est donc un peu le branle-bas de combat dans le village pour gérer les deux foules, celle des maoris et celle des touristes ! Durant toute la visite, on entend des chants puissants en provenance de la maison commune, c'est impressionnant.

Un sacré panier vapeur

Le village lui-même est construit sur une zone géothermique, partout des fumerolles sortent du sol et, encore et toujours, cette odeur d'oeuf pourri (Marie et Warwick nous ont assuré qu'on s'y habituait à force !). Le guide nous explique la vie du village, la manière traditionnelle de cuisiner (dans le "hangi", le four construit au-dessus d'un trou de vapeur ou encore directement dans l'eau bouillante, comme le maïs que l'on nous propose de goûter), les bains à différentes températures selon l'appréciation des habitant·es et les bienfaits de l'eau de Rotorua pour la peau et les cheveux, le cimetière hors-sol etc.

Un hangi

Choisissez votre baignoire préférée 

Les tombes au-dessus du sol

On a une belle vue sur les geysers les plus impressionnants du coin, dont Pōhutu ("le grand plouf") qui est le plus grand et l'un des plus actifs de l'hémisphère sud (il peut jaillir une vingtaine de fois par jour).

The Big splash en action

C'est à la fois passionnant et impressionnant ! On se dit que ça doit quand même être un peu bizarre de vivre sur un site aussi touristique avec un sol aussi vivant, mais c'est plutôt fait en bonne intelligence.

A la fin de la visite, nous contactons Marie qui a proposé de nous conduire au lieu de départ des balades de la Redwood Forest. C'est très bien balisé, avec des couleurs différentes et les durées et difficulté de chaque balade. On en choisit une moyenne qui doit nous offrir un point de vue sur le lac et la ville de Rotorua. 

Des séquoias au garde à vous 

La balade est très chouette, en grande partie ombragée, d'abord grâce aux solides séquoias qui s'élèvent en colonnes rouges sur le début de notre parcours, puis grâce aux majestueuses fougères arborescentes qui transforment notre environnement en une sorte de jungle. Il y a assez peu de monde, une fois quitté le sentier "facile" (accessible aux fauteuils et poussettes), cela nous change de Rangitoto.

Ceci n'est pas un palmier

De retour à notre point de départ, on déjeune rapidement d'un petit encas acheté sur place, puis nous partons en quête du bus qui nous ramènera dans le centre-ville (Marie nous avait proposé de continuer à nous véhiculer mais nous n'avons pas voulu abuser de sa gentillesse !). Une grosse averse passe, heureusement rapide, et nous rejoignons l'arrêt de bus sous une pluie fine. 

Le réseau de bus n'est pas le meilleur que nous ayons connu (peu de lignes, fin du service vers 18h, arrêts assez mal signalés) mais nous réussissons à atteindre le centre-ville ! Après un arrêt à l'i-site de Rotorua (office de tourisme) pour quelques cartes postales et une photo à la bibliothèque municipale voisine (bibliotourisme oblige), nous nous dirigeons vers le parc Kuirau.

Là nous attend une balade entre mares de boue, sources chaudes, petits lacs fumants et flore locale. Il y a même un accès libre à des bassins pour bain de pieds ! De nombreux panneaux mettent en garde sur les risques encourus au-delà de la barrière.

Les vapeurs sont impressionnantes, à certains endroits et selon le vent, elles couvrent de buée les lunettes de Marie !

Avant de rentrer nous nous motivons à pousser jusqu'à Ohinemutu, l'église anglicane en bois dont l'intérieur est décoré de sculptures maori et de vitraux uniques (le Christ en costume maori marchant sur les eaux de Rotorua). Encore une fois nous sommes scandalisées du peu de cas fait aux piétons, mêmes engagées on n'est jamais sûres que la voiture va nous laisser passer sans devoir courir pour nos vies. Mais bref nous traversons les routes et abordons la descente vers l'église depuis une hauteur, ce qui nous permet d'apprécier le panorama sur l'église elle-même, mais aussi les autres bâtiments de la communauté maori avec en arrière-plan le lac Rotorua, très étendu et qui recouvre paraît-il un volcan éteint. On voit bien l'île en son centre !

Une fois en bas de la pente nous prenons en photos le marae et autres structures autour, toutes de bois rouge et sculptées. Il n'y a pas âme qui vive mais encore et toujours des fumerolles provenant de cheminées au sol ou de mares alentours.

Nous nous approchons de l'église et découvrons bientôt qu'elle n'est ouverte que le matin. Dommage ! Qu'à cela ne tienne, nous faisons quelques mètres supplémentaires pour nous retrouver tout au bord du lac où des vagues sont roulées par le vent incessant et fraîchissant. Des cygnes noirs semblent se plaire dans cet environnement, on en aperçoit un chapelet, mais nous sommes plus frileuses et leur abandonnons le terrain pour tenter notre chance à trouver le bus retour. 

Quelques rues et allées du parc plus tard, nous attendons sagement le bus 9 qui ne manque pas de pointer le bout de son nez vert. Surprise ! Nous n'étions pas au bon endroit pour monter, l'arrêt a été déplacé une cinquantaine de mètres plus loin, sans plus d'indication. Mais le chauffeur est plus cordial que celui de tout à l'heure et nous arrivons bientôt à l'arrêt qui est juste à côté de notre logement. Parfait ! 

Il ne nous reste plus qu'à nous reposer et préparer les affaires pour demain. A bientôt pour de nouvelles aventures !