Lucky Greymouth
On avait annoncé une journée repos mais évidemment on ne peut pas s'empêcher d'aller se balader partout. En attendant notre Tranzalpine, nous sommes donc parties explorer l'embouchure de la Grey River.
Le réveil à 8h30 nous a quand même fait du bien, sachant qu'on ne pourra pas réitérer cela les derniers jours à venir ! On a donc quitté tranquillement l'hôtel vers 10h pour aller enregistrer et laisser nos sacs à dos à la gare. Le centre-ville de Greymouth étant assez petit et - il faut bien le dire - assez mort, nous nous décidons pour la balade de 45 minutes jusqu'à l'embouchure du fleuve. Nous nous étions dûment tartinées de crème solaire à l'hôtel et bien nous en a pris car malgré un petit vent sympathique et des nuages moutonnant, il fait plutôt beau et chaud.
Photo prise hier soir mais ça donne une idée sur chemin emprunté et de la ville
La balade est en fait un chemin pour VTT mais pas très fréquenté donc nous pouvons marcher tranquillement. Nous longeons le fleuve, lisons les panneaux historiques qui racontent l'histoire de la ville, son passé minier et pêcheur. Là encore sont installés quelques vestiges industriels de cette époque en souvenir. C'est intéressant mais il fait trop chaud pour tout lire !
L'art industriel à son apogée
Sans doute les fameux "Q wagons" dont on entend parler sur lesquels le charbon était entassé
Arrivées à un bassin où stationnent quelques bateaux de pêche, il nous faut le longer pour poursuivre jusqu'à l'embouchure. Le paysage est moins sympa, on passe entre les entrepôts. On cherche un nom qui correspondrait à ce type de randonnée industrielle mais rien ne nous plaît (si vous avez des idées...).
Un peu sombre mais on trouvait la vue sympa car on voit bien les deux collines et au milieu il y a notre hôtel (le bâtiment le plus haut de la ville ^^)
Le bassin passé, on arrive sur la fin du fleuve. La vue d'en face est plus jolie, c'est une zone humide, et on commence à voir les grosses vagues s'écraser sur les rochers au bout de la jetée. Un panneau nous laisse entrevoir la possibilité de pingouins, malheureusement rien à l'horizon à part une plage moche et des surfeurs hardis.
On vous épargne la plage moche, voici plutôt l'embouchure
Nous faisons demi-tour pour avoir le temps de déjeuner avant le train. Déçues de ne pas avoir vu de pingouins, on sort quand même les jumelles pour regarder du côté de la zone humide s'il y a autre chose que des goélands. Bonne pioche : des cormorans assez placides et... mais oui, un héron blanc qui finit par s'envoler gracieusement !
Il faut savoir qu'il existe un proverbe maori qui dit "He kōtuku rerenga tahi" (a white heron's flight is seen but once), autrement dit le vol d'un héron blanc est une chose qu'on ne voit qu'une fois dans une vie. C'est un signe de chance alors va pour ce bon présage !
Évidemment nos talents de photoreporter animalière étant encore à confirmer, on n'a qu'une photo floue en souvenir ^^
C'était là, en face, j'vous jure !
On repart ragaillardies malgré l'absence de pingouins (et de dauphins Hector qu'on aurait pu aussi apercevoir apparemment) et on rentre à Greymouth par le même chemin. Un Subway plus tard et nous attendons notre Tranzalpine qui est arrivé moins en retard qu'hier mais qui va quand même partir en retard vu l'heure qu'il est.
Here it comes ! Vous avez là la voiture préférée de Julie, sans fenêtre !
Nous voilà enfin à bord, du même côté qu'à l'aller mais ce n'est pas grave, on (surtout Julie) va passer notre temps dans la voiture ouverte cette fois ! Pour la petite anecdote, le Tranzalpine traverse l'île du Sud à l'endroit le plus étroit, qui fait quand même 230 kilomètres.
Sitôt parties, on retrouve les forêts luxuriantes. On apprend qu'il s'agit en grande majorité de pins (famille des podocarpes, leurs fruits sont plus juteux que les pommes de pin classiques, ce qui attire les oiseaux). Par exemple le Kahikatea (pin blanc) utilisé pour les canoës ou le Rimu (pin rouge) que le guide nous a montré hier et qui a des épines rigolotes.
On suit un peu l'Arnold River puis on arrive à la ville de Moana et le Lake Brunner (appelé auparavant Moana Kotuku car le héron blanc venait y nidifier mais maintenant il préfère une zone plus au sud de Greymouth).
La petite rivière
Petite vue sympa sur le lac Brunner
On traverse ensuite des zones très dégagées qui, au début de la construction du rail, étaient des forêts mais ont été utilisées pour l'industrie du bois - beaucoup de scieries ont été créés dans la région.
Avec vue sur notre petit train-train
Après la destruction de la forêt primitive de podocarpes, la région s'est trouvée peuplée de plantes importées comme les ajoncs (gorse) ou le saule considérées aujourd'hui comme des nuisances. Maintenant ces zones sont des pâturages pour vaches plutôt que des moutons car le sol est trop humide.
C'est vachement bô
On arrive au début des Southern Alps, formées par la rencontre des plaques Pacifique et Indo-australienne. Leurs mouvements font encore aujourd'hui grandir les montagnes de 5 à 8 mm par an (mais l'érosion enlève l'équivalent chaque année aussi !).
Le mont Alexander dans les Alexander Range
Le sommet des Southern Alps est le Mont Cook ou Aoraki. Comme pour tout, il y a une légende maorie associée : Aoraki et ses frères (dont on n'a pas retenu les noms), fils de Raki (le ciel), étaient partis faire du canoë dans le coin quand ils ont eu un problème et leur canoë est parti à la dérive. Les frères ont grimpé sur la terre ferme mais ont été gelés sur place (ainsi que le canoë) ce qui a formé les pics les plus élevés des Alpes.
Bon, on ne verra pas ces pics là de toute façon !
Ça y est, on est sorties du tunnel !
Le temps de se dégourdir bras et jambes
Le voyage se poursuit à travers les Alpes puis on retrouve progressivement les plaines du Canterbury après une série de tunnels, viaducs assez hauts d'où on admire des gorges immenses au fond desquelles coulent de petites rivières. C'est toujours aussi beau !
Un baigneur esseulé
Pas mal, non ?
Julie revient frigorifiée de la voiture ouverte où elle a passé une bonne heure car la brume s'est étoffée peu à peu.
Nous arrivons à Christchurch avec encore une bonne vingtaine de minutes de retard, récupérons nos sacs et rejoignons notre motel (en bus) dans le quartier Riccarton.
Repas rapide, douche et reconfiguration de sacs et on va se coucher. Demain, lever à 5h45 pour attraper notre vol interne qui nous amènera à Queenstown, dernière étape du voyage (eh oui, déjà !).
Allez une dernière parce que Julie en a pris 150, il faut rendre hommage à son dévouement