Akaroa ou la French connection

Akaroa ou la French connection

Aujourd'hui c'est excursion à Akaroa sur la péninsule de Banks, ça mérite un peu d'explications historiques pour que vous compreniez pourquoi on s'est (encore) levées à 7h un lundi matin alors qu'on est en vacances et qu'il pleut. 

La péninsule de Banks se situe au sud-est de Christchurch (on en a eu un aperçu hier chez nos amis néo-zélandais), elle s'est formée suite à une violente éruption volcanique - situation somme toute classique en Nouvelle-Zélande ! - l'eau s'étant ensuite engouffrée dans le cratère. Elle était autrefois une île avant la formation, il y 20 000 ans, de l'isthme qui la rattache aujourd'hui à l'île du Sud. 

On voit bien la forme de l'ancien volcan (qu'on croyait perdu)

Au-delà de cette pittoresque histoire géologique, il y a une autre raison à notre curiosité envers Akaroa, la localité la plus importante de la presqu'île. Un baleinier français y a accosté en 1838 et a obtenu des chefs maoris locaux qu'ils lui vendent cette terre. Il repart chercher une bande de colons mais, manque de pot, quand il revient deux ans plus tard, le traité de Waitangi a eu lieu entre Maoris et Britanniques (cf. notre billet de Wellington) et ces derniers se sont appropriés la presqu'île. Après un si long voyage, les Français réussissent quand même à rester sur place et laissent donc une trace importante dans l'histoire de la ville. On y croise des rues Jolie, Benoît ou Cachalot (!) et des boutiques aux noms bien franchouillards (Ma maison ou La boucherie du village !). 

Bref, nous nous devons d'aller voir cela de plus près !

Armées de nos parkas et parapluie, nous rejoignons l'arrêt de bus sans incident mais sitôt montées à bord, le déluge s'abat sur Christchurch ! On croise les doigts pour que cela se calme en fin de matinée - comme prévu par la météo. 

En quittant la ville, on repasse devant des endroits découverts hier comme l'Art Gallery avec sa sculpture qui bouge au vent.

La photo date d'hier obvioulsy car les gouttelettes de pluie sur la vitre du bus ne nous permettent pas un reportage photo optimal !

Après avoir quitté Christchurch, on retrouve un peu la plaine du Canterbury puis assez vite les hauteurs de la péninsule de Banks qui se rapprochent, surmontés de nuages menaçants. 

Bonus "nouvel animal découvert" : on a vu des lamas !

On longe le lac Ellesmere, un des plus grands de Nouvelle-Zélande, peu profond (2-3 mètres) et séparé de l'océan par une bande de terre très mince. Puis on arrive sur des collines striées, très découpées, on n'a pas de peine à imaginer l'ancien volcan. En longeant un autre lac - Lake Forsyth où une grande colonie de cygnes noirs semble avoir élu domicile, on passe près d'un hôtel où les chambres sont installées dans d'anciens silos (original !).

Ils ont un grain par ici

On est censés s'arrêter à un point de vue pour découvrir la baie et Akaroa d'en haut mais il fait tellement moche que la brume cache tout !

Voilà cependant ce que nous aurions dû voir (bon ok c'est le point de vue du 19e siècle)

En passant près de Takamatua Bay on apprend qu'elle s'appelait avant German Bay car il y avait aussi eu des colons allemands ici - décidément, c'était the place to be en 1840 ! Mais on lui a redonné son nom maori après la première guerre mondiale (l'Allemagne n'avait plus la cote).

C'est sous la pluie que nous arrivons en ville. Le chauffeur va jusqu'à la jetée pour proposer une premier arrêt puis à la place de la poste (en français dans le texte) où nous descendons. Le musée n'est pas loin et nous nous y réfugions. Il revient sur l'histoire de l'occupation du territoire et son développement vers le tourisme avec divers objets, tableaux, et restauration partielle de deux cottages des premiers colons français (une habitation modeste pour l'un, une cour de justice pour l'autre).

Masterpiece !

Que l'on ranime les braises !

Il pleut toujours quand nous sortons du musée. Fortes de notre Water Experience précédente, nous équipons un sac à dos de sa housse anti-pluie et nos têtes de capuches avant de courir trouver quelque chose à manger. L'endroit n'est pas idéal mais nous trouvons une place à l'abri. On attend 14h avec impatience car la pluie doit s'arrêter à ce moment-là. On papillonne de magasin en magasin sur Beach Road, on se donne du courage avec une pause café et c'est bon le ciel nous accorde un peu de répit !

Akaroa ne nous offre pas son meilleur visage mais nous faisons contre mauvaise fortune bon coeur !

On marche donc jusqu'aux cimetières catholique et anglican via un petit chemin à flanc de colline ombragée. Le sentier n'est pas trop boueux, ça va, et on passe par deux points de vue. La lumière n'est pas au rendez-vous, ce ne seront pas les meilleures photos de la péninsule.

Depuis le point de vue "Grand Pin"

On ne peut pas s'empêcher de randonner partout, c'est fou ça !

Marie essayant de documenter coûte que coûte 

Cimetière anglican (le soleil commencer à pointer le bout de son nez)

En descendant par un chemin officieux on atteint le phare qu'on voyait de loin quand on est arrivées. C'est le signal du demi-tour, on fait route maintenant vers le cimetière français, à l'autre bout de la ville. Oui on visite beaucoup les cimetières, because we're French, that's what we do!

Le phare (rien d'autre à dire)

Petite vue de la baie

En revenant du côté français de la ville, on voit effectivement beaucoup de magasins ou restaurants avec du bleu-blanc-rouge ou un nom sonnant vaguement français, c'est assez drôle. On croise aussi la rue Jolie ou encore la rue Croix. Apparemment le nom de certaines rues a été "frenchyfied" pour donner un coup de pouce au tourisme (la rue Jolie était en fait Joly street !).

Oh la la !

Après un nouvelle montée ombragée (sur L'Aube Hill), on atteint enfin le cimetière français pour découvrir une simple stèle ! Scandale ! Le cimetière était en fait en si mauvais état qu'en 1925 la ville a décidé de restaurer le lieu en notant sur la nouvelle stèle les quelques noms qui étaient encore lisibles sur les vieilles pierres tombales. Bon on suppose que c'est donc mieux que rien.

La tournée des défunts terminée nous allons attendre le mini-bus qui nous ramène gentiment à Christchurch avec un saut à une fromagerie locale (cheddar et gouda au programme). Nous essayons de capter les paysages sur la route mais pas forcément évident.

Notre meilleure photo (c'est dire !)

Les autres passagères du mini-bus discutent pendant tout le trajet avec le chauffeur (un ancien médecin généraliste !). Ça parle de la France : apparemment nous sommes arrogants et nous n'aimons pas les Anglais ! Nous nous gardons bien de participer à la conversation et de signaler notre nationalité...

De retour à la vie citadine, quelques courses s'imposent pour les prochains repas puis petit tour touristique : le Pont du Souvenir et la Cathédrale temporaire.

Un peu tristounet ce gris sur gris

Malheureusement elle était fermée (tout ferme à 17h max ici, ça complique quand même beaucoup le tourisme !)

Il nous reste encore à remballer nos sacs, nous devons partir tôt demain pour prendre le train qui nous fera traverser les Alpes locales !