Ébouriffante Kaikōura

Ébouriffante Kaikōura

Le nom de la ville signifie littéralement "manger des langoustes". Bon, Marie a voulu tenter hier soir mais le prix exorbitant de la seule bestiole restante du restaurant l'en a dissuadée. Tant pis pour l'aventure culinaire ! De toute façon, ce qui nous motive aujourd'hui ce sont les baleines, dauphins et oiseaux marins que l'on va essayer d'apercevoir lors de notre virée en mer. Mais aura-t-on cette chance ?

Comme conseillé par l'hôtel, nous faisons mettre nos bagages en cage à notre arrivée à l'accueil de Whale Watch qui compose en fait le bâtiment de la gare. Nous récupérons nos billets de bateau à 10h et partons une petite demie-heure plus tard à bord d'un bus qui nous emmène de l'autre côté de la péninsule pour embarquer. 

Notre bolide au fond

À bord, beaucoup d'informations nous sont données à propos des baleines que nous allons voir ainsi que d'autres animaux marins. L'animal phare ici est le cachalot. Les anglais l'appellent sperm whale à cause d'une poche de liquide blanchâtre située dans la tête (jusqu'à 1900 litres quand même) qui a été pris pour du liquide séminal avant d'être finalement identifié comme de l'huile. Ce sont ces cachalots que l'on va traquer, armées des jumelles et appareil photo.

Le premier animal que l'on croise cependant est un phoque à fourrure qui nage joyeusement à côté du bateau pendant quelques minutes ! Il tourneboule et expose son ventre perlé de gris au soleil. On peut observer aussi des albatros qui passent ou flottent placidement sur l'eau.

Julie aux aguets. Vous n'aurez pas beaucoup de photos des animaux car le téléphone n'est pas idéal pour cela, on lui a préféré l'appareil photo et les jumelles !

Au bout d'une bonne heure à s'arrêter une fois ou deux pour que l'équipage cherche un cachalot avec un hydrophone, on nous explique que nous sommes vraiment très proches d'un animal ! Et, en effet, quelques minutes plus tard nous apercevons une masse sombre et une nageoire dorsale qui émergent de l'eau suivis d'une projection régulière d'eau !

Voilà notre meilleure photo sur le téléphone ahah

Cet aperçu laisse imaginer la taille de l'animal, c'est impressionnant. Il reste là un moment à refaire son stock d'oxygène puis replonge dans l'eau et c'est le moment où l'on peut voir son immense queue sortir de l'eau puis replonger. Notre équipage nous informe que nous venons de contempler Holey Moley (nom donné probablement à cause d'un trou dans sa nageoire dorsale et un autre sur sa queue). 

Adieu Holey Moley !

Encore tout émerveillées, on repart aussi sec vers un autre spot pour essayer de voir d'autres types de baleines. Mais après une vingtaine de minutes, nous croisons finalement la route d'un autre cachalot, Manu ! L'observation dure moins longtemps car il est déjà à la surface lorsque nous arrivons à proximité. Un plouf plus tard et il est reparti. C'est l'heure pour nous aussi de repartir vers le port, toutes contentes d'avoir pu voir deux cachalots, outre les autres animaux croisés (les phoques à fourrure 😍).

Désolée, on n'a pas de photo de Manu ! À la place, voici la vue qu'on a sur les montagnes avec un joli bateau à voiles en arrière-plan 

De retour sur la terre ferme, nous passons encore quelques heures à Kaikōura à déjeuner et faire les boutiques. Puis nous rejoignons la gare pour reprendre le Coastal Pacific train vers Christchurch.

Aussitôt montée à bord, Julie file vers le wagon à l'air libre pour admirer et mitrailler la côte de Kaikōura que l'on quitte. On longe longtemps le Pacifique, d'abord à côté de l'autoroute puis au ras de l'eau. Les tunnels s'enchaînent et les vues sur l'océan sont spectaculaires. Soudain, des cris et des doigts qui montrent de l'agitation marine. Ce sont des dauphins qui jouent près de la côte, trop choupi !

La Coast Road (désolée pour la vitre, les photos viennent du téléphone de Marie qui n'a pas voulu quitter son siège ^^)

Légèreté...

Une fois quittées les montagnes de Kaikoura nous entrons dans une région faite de collines et de verts pâturages, pour changer. Quantité de moutons se disputent pour devenir la prochaine carte postale quand quelques rapaces tentent une percée pour parfaire leur renommée.

1, 2, 3, zzz

Puis le paysage se dégage et les collines s'éloignent, chargées d'herbe jaunie par le soleil (du moins, on suppose) et encore de quelques pâturages bien verts car copieusement arrosés. On traverse plusieurs rivières dont le filet d'eau est pour certaines rachitiques malgré un lit étendu.

Parfaite illustration de transition de biome

Bon, là il y avait pas mal d'eau, d'accord. 

À moins d'une heure de l'arrivée, on s'aperçoit qu'on est bel et bien en train de traverser les plaines du Canterbury : l'horizon s'est tout aplati. Mais toujours autant de pâturages et de vaches, moutons et lapins qui s'enfuient à toutes pattes à notre approche. On se demande d'ailleurs où sont les champs dans ce pays ! On aperçoit aussi des pūkekos dans les prairies, des gros oiseaux noirs au bec et aux pattes rouges (un peu les perdrix locales, on dirait). 

À mesure que l'on approche de la grande ville, on passe devant davantage d'habitations et de personnes qui nous font coucou. Pour certains, accoudés à la barrière au fond de leur jardin, on dirait presque que c'est un rendez-vous quotidien ! Il faut dire qu'avec un train par jour et même pas tous les jours, on se lasse moins qu'avec un TER !

Au-revoir petit train !

À l'arrivée à la gare de Christchurch, une fois nos bagages récupérés sur un petit tapis roulant (vraiment comme à l'aéroport sauf qu'il ne fait pas une boucle, juste une ligne !), on délaisse les taxis aguicheurs et autres shuttles très chers pour aller chercher un bus. On pourrait croire que la gare de la deuxième ville de Nouvelle-Zélande est bien desservie par les transports en commun. Que nenni ! Il nous faut 20 minutes de marche dont la traversée d'une zone commerciale absolument déserte (ambiance...) pour rejoindre l'arrêt du bus qui nous mènera directement en centre-ville. 

Une fois à bord, nous passons entre Hagley Park et le jardin botanique, devant l'école de médecine, par la gare routière, etc. Ici et là on voit encore des bâtiments en (re)construction, beaucoup de grues et de terrains vagues, héritage du tremblement de terre de 2011. Julie s'émerveille en voyant passer le tramway-restaurant ! 

Nous voilà arrivées à notre arrêt. On trouve l'appartement moyennement facilement (comme les passages piétons qui te disent qu'il te reste 10 secondes pour traverser, le déverrouillage de la porte te laisse littéralement 1 seconde pour la pousser). Une lessive rapidement étendue, une course rapide pour le soir faite et hop ! Il est temps de clôturer la journée.

Bonjour chez vous !